En août 1964, à l’âge de 14 ans, j’ai participé à un échange d’élèves avec Montebourg. Pour la première fois de ma vie, je suis venu en France, en Normandie. Mes parents d’accueil étaient heureux de me présenter aux habitants du coin en bavardant. À l’une de ces occasions, un homme âgé, blessé à la guerre, s’est mis en route et s’est plaint: «Les sacrés Allemands, ils m’ont crapouillé le doigt!» Il avait perdu la pointe d’un de ses doigts. C’était à la fois une situation triste et une situation délirante. Le débarquement allié 20 ans plus tôt a d’abord élargi mon vocabulaire avec le terme débarquement. J’ai toujours parlé de ces jours dramatiques qui effraient encore beaucoup de gens que j’ai rencontrés. Sans amertume, mes parents d’accueil me conduisirent aux cimetières militaires. Sur la plage d’Omaha Beach, il y avait encore des épaves de débarquements dans le sable, et je me demandais ce qu’il en était de ce 6ème. Juin 1944 aurait pu être.
Grüße